Nature ou Culture ?

Publié le par Isabelle SOUBIRAN

Devant la barbarie et la cruauté infligées aux êtres humains et aux êtres animaux, faut-il rendre responsable la « nature » de l'être humain ou la « culture » dont il s’est dotée.
 
Si c’est la « nature » de l’être humain qui est en cause, il n’existe aucun espoir que les choses puissent changer.
 
En revanche, si, comme nous le pensons, c'est la culture anthropocentrique (religieuse et humaniste) plus que millénaire qui nous imprègne dès notre petite enfance dans le monde éducatif, cette culture compétitive, de concurrence acharnée…de mépris de l’autre pour y « arriver » qui est en cause, alors l’espoir est permis car il est possible de changer de "culture", il est possible de changer de "mode de pensée". L'aventure humaine en passant des temps pré-historiques aux temps historiques en a apporté la preuve.
 
Nature ou Culture ?
 
La « nature » de l’être humain n’est ni bonne ni mauvaise, elle se contente d’être le réceptacle d’une pensée.
 
La conscience individuelle et personnelle se modèle sur la pensée collective que les systèmes éducatifs et culturels conditionnent.
 
L’erreur consiste à associer les comportements perceptibles de l’être humain à sa « nature » et non pas à sa culture.
 
L’une ne s’opposant pas à l’autre mais au contraire s’y diluant…comparable à la « marche ». [Dans la marche, en effet, qu’est-ce qui revient à la « nature » (l’inné) et qu’est-ce qui revient à la culture (l’apprentissage)] ?
 
Il est curieux de constater que la culture (le mode de pensée) n’aurait aucune influence sur les jugements et les comportements. Les jugements et les comportements seraient inhérents à la « nature » de l’être humain. ?!?
 
Les actes de sauvagerie et de barbarie seraient dus à la « nature » de l’être humain. ?!?
 
En toute logique, si c’était « vrai », aucun espoir d’amélioration ne pourrait être envisagé : ce serait le désespoir le plus complet…suivant l’adage : « sortez le naturel, il revient au galop ».
 
Notre hypothèse restaure l’espoir.
 
L’objectif de toute culture philosophique ou idéologique est de « s’éterniser dans l’unicité et l’universel. » que ce soient les trois grandes religions « du livre » [Judaïsme, Christianisme, Islamisme] ou l’humanisme…ou la Fraternité Blanche Universelle….
 
Cet endoctrinement des consciences doit être répété et reconduit de générations en générations : pourquoi ?
 
Parce que justement la « nature » de l’être humain est indifférente à la pensée qu’elle accueille.
 
Un endoctrinement devient-il moins intense et la « nature » humaine individuelle risque d’accueillir soudainement une autre « culture ».
 
Comment expliquer autrement la multiplicité des sectes et croyances diverses. Ne dit-on pas par ailleurs que les sectes recrutent essentiellement des « consciences » fragilisées et dégradées par les aléas de l’existence.
 
La « nature » de l’être humain, devenant soudain « vacante », s’ouvre aisément à d’autres croyances ou spiritualités qui vont intensifier le conditionnement pour ne plus laisser échapper leurs nouveaux adeptes.
 
L’idéologie nazie ou communiste exigeait l’extermination de leurs opposants : les nazis et les communistes avaient-ils une autre « nature » que les chrétiens ou les humanistes ?
 
Aujourd’hui les anti-corridas ont-ils une autre « nature » que les pro-corridas ? D’ailleurs les pro-corridas ne font pas appel à leur « nature » mais à la tradition (culturelle) pour perpétuer leur sauvagerie.
 
Alors laissons la « nature » humaine être ce qu’elle est : un ensemble malléable de capacités d’adaptation extraordinaire sous le conditionnement plus ou moins intense des philosophies et des idéologies.
 
Si nous jugeons certains comportements violents et cruels, n’incriminons pas la « nature » de celui (ou de celle) qui les commet mais la culture philosophique ou idéologique qui les a générés.
 
Nous prétendons que la corrida, par exemple, ne sera pas abolie par un changement de la « nature » humaine – ce qui nous paraît inconcevable - mais par une « révolution » de la philosophie qui l’a fait naître (celle de la discrimination être humain x être animal : opposition, exclusion, extermination.).
 
Pour nous « nature » et « culture » ne s’opposent pas : elles s’enchevêtrent mais pour parodier une phrase célèbre : « Rendons à la culture ce qui appartient à la culture. »
 
L'Equipe de "Tous Vivants - Nouvelle Donne Politique"

Publié dans Fondamentaux

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